Notre chemin vers la Pentecôte continue avec Jésus. Lui seul peut rendre notre vie féconde. Pour cela, Il nous prépare pour recevoir l'Esprit Saint. Avec la Vierge Marie nous demandons cette grâce pour l'Eglise et pour nous. Les premiers chrétiens n'allaient pas à l'église. Ils étaient l'église. L'engagement alimente l'implication. L'implication alimente la passion. La passion alimente l'invitation.

Pour suivre le Christ, ce n’est pas compliqué : il suffit de se laisser faire par Lui. Où que nous en soyons dans notre foi, nous exprimons dans notre cœur le désir de suivre Jésus. Mais comment faire pour réellement le suivre ? Nous expérimentons l’amour de Dieu pour nous, et nous voudrions lui répondre par notre propre amour, mais nous sommes souvent démunis face à la question de comment avancer.

En fait Jésus nous donne lui-même les indications pour nous mettre à sa suite ! Voyez comment il appelle ses premiers disciple dans l’évangile de Luc (Lc 5, 1-11). Que l’on ait envie de grandir dans la foi, de donner sa vie à Jésus, ou qu’il soit question d’une vocation particulière, les quatre pistes présentées dans cet évangile sont toujours valides. Ces quatre attitudes sont quatre acceptations, quatre moyens de mettre notre volonté et notre liberté au service de Jésus, tout cela par amour pour lui

1. Accepter l’enseignement de Jésus

2. Accepter d’agir avec Jésus, et non pas pour Jésus

3. Accepter d’obéir

4. Accepter ce que je suis pour laisser Dieu me transformer

La première attitude, c’est d’accepter l’enseignement de Jésus

Accepter que Jésus choisisse le moment de l’enseignement. Jésus est malin : alors que les pêcheurs ne l’écoutaient que d’une oreille distraite en lavant leurs filets, Simon et ses compagnons sont maintenant obligés d’être avec lui dans la barque, et n’ont rien d’autre à faire que d’entendre son enseignement !

Accepter humblement de découvrir de nouvelles choses. Ensuite, ce qui fait la différence entre entendre et accueillir un enseignement, c’est l’attitude de notre cœur. Pour accepter l’enseignement de Jésus, nous avons besoin d’être ouverts à quelque chose de nouveau, que nous ne connaissons pas. Donc être ouverts à la surprise, à l’inconfort et même à être déstabilisés. Si je ne veux pas changer de point de vue, ni changer d’habitude, ni changer mon cœur, il ne faut surtout pas que je reçoive cet enseignement, ce serait dangereux !

Après l’amour pour Jésus, l’humilité est donc l’attitude de cœur fondamentale pour accueillir ce qu’il veut me dire. Acceptons avec humilité la nouveauté de sa Parole qui va changer des choses dans ma vie, me faire découvrir quelque chose de nouveau, voire même peut-être… me faire changer d’avis ! Si, si, c’est possible !

La deuxième attitude, c’est d’accepter d’agir avec Jésus, et non pas pour Jésus

Agir pour Jésus conduit à l’épuisement. Voilà une question fondamentale pour chacun de nous : ce que je fais, je le fais avec Jésus, ou pour Jésus ? Malheureusement, on peut faire plein de trucs pour Jésus, sans jamais lui demander son avis ! Du coup on s’éparpille, on s’épuise, et on tient ses engagements à la force du poignet en ayant oublié que tout ce qui est fait sans charité ne sert à rien.

Discerner ses engagements. Pour suivre Jésus, nous avons besoin de choisir d’agir avec lui, et non pas seulement pour lui. Avec lui, c’est-à-dire avec un ami, tout simplement en coopération avec son Dieu ! Quelle immensité ! Du coup, tous ces engagements que j’ai pris cette année, tous très généreux, est-ce que j’ai pris le temps de discerner si Jésus me les demandaient vraiment ? Désirer suivre Jésus, c’est aussi accepter par amour de renoncer à certaines choses, pour me concentrer sur ce que Jésus me demande. Rassurons-nous, Jésus est réaliste, et ce qu’il nous demande, il nous donne les moyens de le faire ! Voici un critère intéressant : dans une journée, Dieu me donne le temps nécessaire pour faire tout ce qu’il me demande. Donc si je n’ai pas le temps de tout faire, c’est qu’il y a des choses en trop. Simple, non ? Rassurons-nous là encore, Dieu désire aussi que nous nous reposions, que nous ayons des relations sociales. Il n’est pas un maître impitoyable, mais un ami intime et délicat. N’hésitons donc pas à mettre toutes nos activités sous son regard, à vivre tous nos instants avec lui.

La troisième attitude pour suivre Jésus, c’est accepter d’obéir

Voilà un mot qui n’est pas à la mode ! Obéir ? Et pourtant… si nous voulons suivre Jésus, c’est-à-dire si nous acceptons de nous laisser guider, nous acceptons d’être emmenés dans des lieux que nous ne connaissons pas. Du coup il est normal que des pourquoi restent temporairement sans réponse. Temporairement… car les réponses arrivent ensuite !

L’obéissance dans notre vie quotidienne. Soit, mais comment comprendre l’obéissance à Jésus dans ma vie quotidienne ? Elle n’est pas une démission de mon intelligence, mais un accueil bienveillant de quelque chose qui vient de plus loin que moi. Jésus me parle à travers ma conscience, mon intelligence, mes frères et dans l’Église. Est-ce que je suis honnête et juste dans mes actions ? Est-ce que j’accepte ce que me propose l’Église en terme d’obligations (messe le dimanche et jours spéciaux, confession au moins une fois par an, donner au denier de l’Église même si c’est peu) ? Est-ce que j’accueille l’enseignement de l’Église dans le domaine de la morale, même si pour le moment je n’en comprends pas encore tout (en sachant bien que la morale n’est pas une série de règles, mais une aide pour bien agir) ?

L’obéissance porte du fruit. Voilà un certain nombre de critères qui s’incarnent concrètement dans nos vies, et qui sont autant de moyen d’obéir à Jésus. Et comme Simon, c’est en obéissant que l’on comprendra pourquoi Jésus nous l’a demandé. Pierre se retrouve du coup avec un autre type de problème : il y a trop de poissons dans ses filets ! L’obéissance l’a porté à une fécondité qu’il ne connaissait pas. Voilà ce que Jésus nous propose si nous acceptons de le suivre : en lui obéissant (de manière juste et discernée, évidemment), nous ferons des choses que nous n’imaginions même pas ! En acceptant de sortir de notre petit cadre confortable, nous laissons Dieu agir en nous avec puissance !

L’obéissance est liée à la foi.Dans cette obéissance qui n’est pas une obéissance d’esclave, mais une action d’amour, libre et volontaire de notre part, nous construisons notre foi. La foi est justement cette obéissance, sans preuve complètement tangible, à un appel de Dieu. Le cardinal Newman disait : « La foi détache le regard d’elle-même pour le porter vers Jésus ; et au lieu de chercher avec impatience quelque assurance personnelle, elle se laisse conduire par l’obéissance en disant : “me voici : envoi-moi !” ».

La quatrième attitude c’est d’accepter ce que je suis pour laisser Dieu me transformer

Deviens ce que tu es. Jésus nous respecte trop pour nous transformer en quelqu’un d’autre. Nous sommes chacun « une merveille à ses yeux » (Is 43, 4). C’est lui qui nous a créés et il y a un projet unique pour chacun de nous ; il n’a aucun envie que nous soyons différents ! Du coup, suite à l’appel de Jésus notre vie peut changer radicalement, mais la grâce de Dieu ne nous change pas. Au contraire, elle nous fait devenir toujours plus nous-mêmes. Suivre Jésus ne nous fait pas disparaître, mais au contraire nous révèle de plus en plus à nous-mêmes et au monde. Ainsi, nos qualités, nos talents, nos désirs, tout ce qui fait ce que nous sommes, tout cela est appelé à grandir et coopérant avec Jésus. Finalement en répondant à l’appel de Jésus de le suivre, nous acceptons qu’il nous aide à grandir intérieurement, à faire pousser et fleurir tout ce qu’il a déjà semé dans notre cœur.

Monte dans la barque

Dans la barque de l’Église, il y a de la place pour chacun de nous, et Jésus nous appelle chacun personnellement, par notre nom, à venir à suite. N’hésitons pas à l’écouter et à répondre généreusement à son appel, car c’est en marchant généreusement à sa suite que nous grandirons et trouverons le vrai bonheur. « N’ayez pas peur du Christ ! Il n’enlève rien et il donne tout. Celui qui se donne à lui reçoit le centuple. Oui, ouvrez, ouvrez tout grand les portes au Christ – et vous trouverez la vraie vie. »

(Texte intégrale sur aleteia.org)